Le musée de Pont-Aven retrace cet « appel des lointains » d’artistes voyageuses. De la Belle époque à la Seconde guerre mondiale, nous suivons à travers cette exposition les itinéraires d’une trentaine d’artistes et photographes parties sur la route, du continent africain à l’Orient, loin de l’Europe occidentale.
Cet « appel des lointains » débute à la fin du XIXe siècle, moment où la liberté d’expression de la presse s’affirme en France, permettant aux artistes femmes d’avoir plus de visibilité à travers, notamment, des journaux crées et développés par des femmes (comme La Citoyenne ou La Fronde par exemple).
Dès la fin du XIXe siècle, un nouveau contexte apparait, celui des premiers mouvements féministes, qui encourage les femmes à s’affirmer hors du cadre domestique. Les formations académiques dispensées à l’école des Beaux-Arts ou dans les académies privées permettent aux artistes femmes d’acquérir un statut professionnel, d’exposer, d’obtenir des bourses de voyage, des commandes pour les compagnies maritimes ou pour les expositions universelles et coloniales.
Dans les années 1920, ce sont les territoires qui invitent les artistes, de l’Afrique équatoriale à Madagascar, jusqu’à la péninsule indochinoise. Citons, Marcelle Ackein, Jeanne Thil, Anna Quinquaud, Alix Aymé, Monique Cras dont les œuvres sont présentées au sein de l’exposition.
Les itinéraires empruntés par ces artistes suivent la carte de l’expansion hégémonique européenne et plus particulièrement celle de la colonisation française sous la Troisième République.
Le regard des artistes femmes est différent de celui de leurs homologues masculins, la présence de nombreux portraits indique leur recherche d’une proximité avec les populations rencontrées, notamment celle des femmes dans leurs vies quotidiennes.
Exposition « Artistes voyageuses, l’appel des lointains, 1880-1944 » à retrouver au musée de Pont-Aven jusqu’au 5 novembre 2023 (en juillet et août, le musée est ouvert tous les jours).
